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TEC 1
9 avril 2012

Eléments de correction de l’interrogation n°2

Théories économiques comparées

Licence 1

 

Eléments de correction de l’interrogation n°2

 

Sujet : Le profit chez Ricardo et Marx

 

La question du profit, rémunération des capitalistes, est centrale chez Ricardo comme chez Marx, mais pour des raisons que l’on peut distinguer : pour Ricardo, le profit, et plus précisément la part de ce profit réinvestie, est le moteur de l’accumulation capitaliste (partie 1) ; pour Marx, le profit, ou « plus-value », symbolise l’exploitation, et donc l’injustice, propre au système capitaliste (partie 2).

 

Partie 1 : Pour Ricardo, le profit est indispensable à l’accumulation du capital

A. L’origine du profit

Ricarod nomme profit naturel la différence entre le prix naturel d’une marchandise (quantité de travail direct directement appliqué lors de la production, et indirect – nécessaire à la production des outils, nécessaire à sa production, selon la théorie de la valeur travail de Ricardo) et le salaire naturel versé au travailleur (salaire nécessaire à la subsistance et la reproduction du travailleur). Ce profit rémunère l’apport de capital réalisé par le capitaliste et permet à se dernier de dégager une épargne qu’il pourra réinvestir, tout ou partie, dans l’accumulation de capital. Ce capital supplémentaire permettra alors d’entretenir un nombre croissant de travailleurs productifs (dont le travail est seul à ajouter de la valeur aux produits sur lesquels il s’exerce), et ainsi de donner naissance à davantage de profit et permettre la poursuite de l’accumulation du capital.

B. La baisse tendancielle du profit mène à l’état stationnaire

Pour Ricardo, l’accumulation du capital est bornée.

En effet, elle favorise l’entretien d’un nombre croissant de travailleurs et donc le progrès de la société (hausse de la population). Ce dernier rend nécessaire la mise en culture de terres moins fertiles requérant une quantité de travail plus importante se traduisant par une hausse du prix courant du blé dans l’économie (prix déterminé sur le marché par la confrontation de l’offre et de la demande) : selon la « loi de l’offre et de la demande », la hausse de la demande de blé entraîne en effet une hausse du prix courant du blé issu des terres les moins fertiles.

A son tour, la hausse du prix courant du blé entraîne une baisse du profit, pris en étau entre : d’un côté, les propriétaires fonciers qui exigent des capitalistes fermiers en concurrence qu’ils leur versent la différence entre le prix courant et le prix naturel du blé sur leur terre (théorie de la rente différentielle) ; de l’autre, la hausse des salaires naturels résultant de la hausse du prix de cette denrée essentielle à la subsistance des travailleurs et qui entraîne une baisse de la part du prix naturel versé sous forme de profit aux capitalistes.

Pour Ricardo, cette baisse du profit peut être retardée par le commerce international et l’importation de blé meilleur marché ; mais à terme, l’accumulation du capital cessera et l’économie capitaliste aboutira à un état stationnaire.

 

Partie 2 : Pour Marx, le profit, ou « plus-value » est un symptôme de l’exploitation propre au système capitaliste

A. La plus-value est le résultat de l’exploitation

Pour Marx, le profit, ou plus-value, est le résultat d’une exploitation qu’il se propose de mettre à jour.

Il observe ainsi que la circulation capitaliste se caractérise, non pas par la recherche de la satisfaction d’un besoin dans la consommation d’une valeur d’usage, mais par l’accumulation de valeur d’échange. Pour comprendre le mécanisme d’une telle circulation, il détourne son regard de la sphère de la circulation (marché des biens, où il lui paraît étrange qu’une marchandise puisse être vendue plus cher que ce qu’elle a coûté) pour le porter vers la sphère de la production (lieu de production).

Il y observe alors l’usage que le capitaliste fait d’une marchandise particulière : la force de travail (ensemble des facultés physiques et intellectuelles du travailleur). Celle-ci a en effet la particularité d’avoir comme valeur d’usage la faculté de créer de la valeur (pour Marx, seule la force de travail crée de la valeur), et une valeur supérieure à sa valeur d’échange (salaire). Son exploitation consiste alors pour le capitaliste à l’utiliser une durée supérieure à celle qui lui est nécessaire pour produire l’équivalent de sa valeur d’échange. Marx nomme plus-value la différence entre la valeur ainsi créée et le salaire.

B. Le taux de profit baisse tendanciellement

Mais l’accumulation du capital mène chez Marx, également mais pour des raisons différentes de Ricardo, à la crise du capitalisme.

En effet, la concurrence entre capitalistes les incite à innover et mécaniser la production pour être plus productifs et donc compétitifs. Mais la hausse de la composition organique du capital, ou coc, qui en résulte (rapport du « capital constant » batiments, machines, matières premières, sur le « capital variable » salaires) entraîne alors une chute du taux de profit (rapport du « taux de plus-value » sur la « coc + 1 ») sous l’hypothèse marxiste selon laquelle le taux de plus-value (rapport de la « plus-value » sur le « capital variable ») n’augmente pas plus vite que la coc.

Pour Marx, la crise du capitalisme ne résulte donc pas d’un phénomène qui lui serait extérieur (le caractère limité des terres fertiles), mais d’un phénomène qui lui est propre (la concurrence qui mène à la substitution du capital constant à la force de travail, pourtant seule créatrice de richesse).

Le profit et la poursuite de son accumulation ne sont pas alors pour lui seulement un symptôme de l'injustice du système capitaliste, mais également une source d'inefficacité économique.

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